Pour commencer, voici la définition du surréalisme dont je m'inspire pour mon travail de création :

 "Automatisme psychique pur par lequel on se propose d'exprimer,
soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière,
Le fonctionnement réel de la pensée.
Dictée de la pensée, en l'absence de tout contrôle exercé par la raison,
En dehors de toute préoccupation esthétique ou morale."

André Breton - Manifeste du Surréalisme - 1924

Je suis né le 16 octobre 1968 dans la Vienne, au nord de Poitiers.

Depuis mon adolescence, j'ai une fâcheuse tendance à ne pas ressembler à tout le monde, en tout cas à me différencier et cela s'accentue tout les jours un peu plus.

En 1987, j'ai eu la chance de rencontrer une prof de français incroyable : Isabelle Seguin. Elle m'a fait découvrir le surréalisme et les cadavres exquis en particulier. Nous en avons écrit un tous les deux, qui aujourd'hui me sert de titre général ("Sur la lune... un stylo noir"), et c'est ce jour là que j'ai eu le déclic pour cette forme d'art. Elle m'a fait découvrir Dali dont je suis tombé fan tout de suite, mon plus grand regret étant de ne pas avoir pu assister à son enterrement à Figueras…

Le cadavre exquis obtenu fût le suivant :

"Sur la lune, la cantatrice chauve mange un stylo noir".

J'ai eu une petite période "Hardos" au milieu des années 80 mais dès que le mouvement Gothique est apparu en France, j'ai tout de suite adhéré. En pleine émergence du groupe The Cure, ma ressemblance avec Robert Smith était totale, les cheveux en pétard, habillé tout en noir, blafard, bref, tout y était. En fait et en secret, je rêvais de ressembler à Simon Gallup… Aujourd'hui je suis toujours gothique et bien entendu, les goûts musicaux s'en ressentent.

Arrivé à Paris en 1991 pour trouver du travail, je suis informaticien/assistant de direction, il était bien évident que mon look n'était absolument pas envisageable dans le milieu du travail. Donc, assagissement et reprise d'une apparence "normale". Parfois, il faut faire des efforts, ne serait-ce que pour assurer son quotidien alimentaire.

De 1992 à 1994, en parallèle de mon travail alimentaire, j'ai été chroniqueur sur la radio F.G. 98.2, dans l'émission "Rage", une émission exclusivement consacrée aux Gays et Lesbiennes. J'étais le présentateur des "News". L'émission s'est arrêtée courant 95.

Je fais quelques sorties sous le nom de "Manta", en pleine mode des Drag Queens à la suite de la sortie du cultissime "Priscilla - Folle du désert", je ne pouvais pas passer à côté. Manta m'a permis de faire nombre d'expériences nouvelles comme travailler avec Yianna Katsoulos (Les autres sont jaloux-1986, Fais-moi l'amour comme un français -2011)  , souhaiter un joyeux anniversaire à Anne Roumanoff sur la scène de Bobino ou faire la couve de Voici...

   

En 1994, je rencontre "Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence" et devient Sœur Thylège de la Vache Folle – Gardienne des Anges – Dite la Gothique (on ne se refait pas…) jusqu'en 2008. En 2002, j'ai la chance de participer à la première émission gay du PAF, Good As You, sur Canal Jimmy où je répondais aux questions des téléspectateurs : "Le Courrier du Coeur et du Cul".

Après 14 ans de militantisme, il était temps que je passe à autre chose et là, LA révélation, je découvre que je peux peindre, je ne dis pas que je sais, je dis juste que je peux.

Avant toute chose, il fallait que je trouve un "nom d'artiste", chaque chose a son importance, celle-là en fait partie. Mon nom perso n'ayant rien de véritablement glamour, je me mis à chercher et après plusieurs jours de recherche, je me suis fixé sur Charles Janus Monroe – Baronne du Samedi. Ce personnage sombre et androgyne s'est révélé être finalement une évidence et en voici les raisons :

  • Ma culture musicale : Je suis un très grand fan de Marilyn Manson. J'ai utilisé les opposés de son nom. Charles pour Charles Manson et Monroe pour Marilyn Monroe, tout simplement.

  • Ma culture cinématographique : Je suis très impressionné par le monde de Tim Burton ce qui explique en partie cette apparence assez proche de Willy Wonka (Charlie et la Chocolaterie - Tim Burton).

  • Mes voyages à Rome et en Sicile : Janus est un dieu romain à une tête mais deux visages opposés, gardien des passages et des croisements, divinité du changement, de la transition, auquel le mois de janvier est consacré. C'est celui qui regarde vers l'avenir sans oublier le passé. Et surtout, je suis un grand fan de l'Italie, de la Sicile et de Rome en particulier (j'essaie d'y aller tous les ans…)

  • La culture Vaudou : je ne suis pas adepte de cette religion, ni d'aucune autre d'ailleurs, mais le personnage du Baron du Samedi a résonné en moi naturellement. Le Baron du Samedi est en faite l'esprit de la mort et de la résurrection, il se trouve à l'entrée des cimetières et se met sur le passage des morts vers la Guinée. Il représente aussi les excès sexuels : il mène une danse langoureuse, la banda, qui imite le coït (Ca, je ne le fais pas…).

  • Mes idées politiques : La Baronne. Je suis un antiroyaliste, antimonarchiste, etc… bref un anti "toutes" ces mouvances politiques autocratiques et autoritaires.

Venons-en à ma méthode de travail qui peut paraître singulière mais voici comment je travaille :

Tout d'abord, je ne recherche pas la perfection esthétique et je tiens rarement compte des perspectives. Mon seul objectif est de faire passer un sentiment ou de déclencher chez l'observateur une série de pensées ou d'émotions. C'est l'Emotion avant tout que je recherche.

Je travaille à partir du concept des "Cadavres Exquis" : « Ce jeu qui consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs personnes sans qu'aucune d'elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes.». Sauf que là, je le fais tout seul et c'est le fil de mes pensées que je mets bout à bout.

Pendant la semaine, je note des mots, des sensations, des émotions, je note tout ce qui pourrait m'être utile pour produire. Quand arrive le week-end, je me pose devant mon P.C. (entre 5 h 30 et 6 h 00 du matin) avec un thermos de café et, surtout, à jeun (j'ai l'impression que mon cerveau entre en mode : "je ne contrôle plus mes pensés."). J'ouvre "Photoshop" et je commence à chercher des images sur Google (oui, oui, Google est mon ami…). Travaillant à l'instinct, je prends les images qui me parlent. Si on devait qualifier ce que je fais, c'est un travail de collages amélioré.

Il n'y a jamais de réelle cohérence entre les images que je choisies et le résultat final, je les triture dans tous les sens, je les déforme, je les re-texture, je les re-colorise (ce qui fait que lorsque mon tableau est terminé, il est presque impossible de retrouver les images originales). A aucun moment je ne prends de dessins tout fait, je ne travaille qu'à partir de photos. Petite précision : nombre de photos sont issues de mes photos perso prises au cours de mes voyages à l'étranger ou en France.

Pour mieux comprendre ma technique de travail, voici un exemple d'utilisation d'une de mes photos. Sur le tableau "Quoi qu'il arrive", le sol, qui semble on ne peut plus normal est en fait fabriqué à partir d'une photo de plante verte que j'ai prise en Sicile. En clair, je construis un sol à partir d'une plante verte. Et tout est fait sur ce principe.

Je travaille toujours en musique et la plupart de mes gestes suivent les rythmes musicaux qui passent au moment où je peints.

J'écoute principalement :

  • Marilyn Manson ;

  • Ramsteinn ;

  • Dead Can Dance ;

  • Sisters of Mercy ;

  • The Cure ;

  • Lisa Gerrard ;

  • Ilene Barnes, elle n'est pas gothique mais ça voix est juste exceptionnelle.

Je suis également très influencé par mes lectures, je n'ai malheureusement pas beaucoup de temps pour lire, 30 minutes de métro matin et soir, ça ne fait qu'une heure de lecture par jour. Voici mes auteurs préférés :

  • Bernard Werber, mon préféré : la trilogie des "Fourmis" ;

  • Amélie Nothomb, j'aime son décalage, j'aime sa façon de parler, j'aime son image et évidemment, j'aime ce qu'elle écrit ;

  • Patrick Graham, j'ai adoré "l'Evangile selon Satan", une pure merveille ;

  • Dan Brown, son meilleur livre, pour moi, est "Anges et Démons" ;

  • Dino Buzzati avec "Le Rêve de l'Escalier", le tout premier recueil surréaliste que j'ai lu (grâce à Isabelle Seguin).

Comme dit un peu plus haut, j'ai tout de suite eu un coup de cœur pour le surréalisme et évidemment certains peintres de cette mouvance me parlent plus que d'autres :

  • Salvador Dali ;

  • René Magritte.

Voila une brève explication de mon travail. Il vaut ce qu'il vaut mais pour moi, c'est un excellent exutoire. Peindre est devenu un passe-temps important pour "évacuer" et dès que je n'ai pas de temps pour créer, je ressens un grand manque.

N'hésitez pas à commenter mon travail, c'est avec des critiques constructives qu'on s'améliore et je les attends avec impatience.

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